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La côte syrienne après la chute : Entre peur, incertitude et espoir de survie

La chute du régime et les changements de contrôle en Syrie

Depuis la chute du régime Assad le 8 décembre 2024, le pays est entré dans une phase d’incertitude et d’instabilité. Les factions armées de l’opposition, menées par Hay’at Tahrir al-Sham, ont pris le contrôle de la plupart des territoires syriens, entamant une nouvelle phase caractérisée par l’incertitude et la tension, en particulier dans les zones côtières où la diversité sectaire et sociale est importante.

La région côtière de la Syrie est de plus en plus inquiète après les changements survenus sur le terrain

Dans ce contexte, la côte syrienne, habituée à une coexistence pacifique entre ses multiples sectes et religions, s’est trouvée confrontée à une réalité peu familière. En tant que bastion majeur de la communauté alaouite, les craintes de représailles ou d’affrontements sectaires sont bien réelles. Malgré l’absence d’opérations militaires directes à grande échelle, une série d’incidents de plus en plus individualisés sont apparus et ont créé un état de terreur : Arrestations forcées, enlèvements, meurtres mystérieux, licenciements massifs et restrictions sociales évidentes. Ces incidents n’étaient pas nécessairement organisés, mais ils ont renforcé un sentiment général de ciblage et de vulnérabilité.

La récente vague de violence et l’effondrement des institutions locales

Face à l’escalade des tensions et à la répétition de certains attentats qui ont suscité la colère populaire, certains militants alaouites ont réagi en tentant de déloger les forces affiliées aux autorités syriennes de certaines zones, ce qui a entraîné la région dans une nouvelle vague de violence. Des forces ont été mobilisées dans tout le pays et des groupes armés ont afflué de l’extérieur de la côte, y compris des groupes d’origine non syrienne, certains ayant des affiliations connues et d’autres encore inconnues. Les opérations surprises, les affrontements armés et la disparition quasi-totale des institutions ont accru l’état de trouble, au cours duquel un grand nombre de victimes civiles sont tombées dans de multiples massacres au Sahel au cours de la première et de la deuxième semaine de mars 2025. Des sources indiquent que le nombre de victimes civiles exécutées sur le terrain a dépassé 1 500. Pour en savoir plus, consultez cet article.

Restauration du contrôle militaire, mais manque de confiance dans les nouvelles autorités

Ces dernières semaines, les forces gouvernementales ont repris le contrôle de la majeure partie de la côte, et les autorités ont également mis en place une commission de vérité chargée d’enquêter sur les massacres perpétrés sur la côte syrienne et sur les violations commises.

Cependant, ces mesures n’ont pas normalisé la vie, et l’anxiété continue de dominer l’atmosphère publique, et la confiance dans les forces gouvernementales est presque inexistante, tout comme la confiance dans la commission d’enquête. D’autant plus que l’on apprend chaque jour de nouveaux cas de violations, de disparitions, d’enlèvements, d’insultes, de vols, etc.

La rhétorique sectaire et l’accélération de la désintégration sociale menacent le tissu social de la Syrie

Dans le même temps, le paysage social se fracture rapidement. La rhétorique sectaire est à son apogée sur les médias sociaux, où la haine et l’exaltation sont largement utilisées, où les communautés sont tenues collectivement responsables du passé et où les tentatives de compréhension ou d’apaisement sont exclues. D’autre part, de nombreux alaouites se sentent pris au piège entre le danger direct, le mépris des autorités et l’hostilité populaire aveugle.

Le cas des femmes syriennes enlevées : Mystère et inquiétude de l’opinion publique

Récemment, la question des femmes enlevées a été au premier plan du discours populaire, avec des rapports non confirmés sur la disparition mystérieuse de plus de cinquante femmes alaouites, sans aucune réaction claire de la part des autorités officielles. Les récits sont contradictoires et les médias populaires s’empressent de proposer des scénarios allant de la liquidation à la contrebande en passant par l’utilisation à des fins politiques. En l’absence de toute enquête indépendante ou impartiale, la vérité reste dans les limbes, tandis que la peur s’intensifie.

Préoccupations en matière de souveraineté, demandes de protection internationale et discussions sur la partition

Dans ce climat tendu, des idées de demande de protection internationale ont commencé à être évoquées publiquement, et les craintes de partition augmentent, non pas en tant qu’analyse politique, mais en tant que possibilité réaliste. Beaucoup craignent que ces événements sur le terrain se déroulent selon un plan d’ensemble qui ouvre la voie à la désintégration du pays, que ce soit par une partition officielle ou un fait accompli. Des discussions sur les régions de la côte, du sud et du nord-est ont circulé parmi les gens, bien qu’officieusement.

L’espoir de sauver et d’unifier la Syrie

Malgré tous ces indicateurs inquiétants, l’espoir est encore permis, car d’autres pays, au cours de l’histoire, ont réussi à surmonter des phases similaires. Tout véritable sauvetage ne commence pas par des déclarations officielles ou des slogans, mais plutôt par la reconnaissance du fait que ce qui se passe est plus qu’un simple chaos passager. La responsabilité, la transparence et la protection des civils sans discrimination sectaire doivent être les premières étapes. La lutte contre les discours de haine commence de l’intérieur, de la rue, des initiatives individuelles, communautaires et gouvernementales qui rejettent les généralisations et appellent à la protection des êtres humains en tant qu’êtres humains, et non en tant que représentants d’une secte ou d’un parti.

La côte syrienne, comme le reste de la Syrie, se trouve à un moment charnière. Soit elle devient le modèle d’une expérience nationale au-delà de la catastrophe, soit elle devient le début d’une séparation réelle et irréversible. La décision, semble-t-il, n’est plus seulement entre les mains des politiciens.

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